Les mystères de la danse: Ariane, le corps et la terre

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En ces temps que l’on peut faire remonter à quelques quinze siècles (?) plus tôt que la naissance de « notre époque », Dionysos aperçu à peine Ariane. Il l’épousa aussitôt.

C’était à Naxos. Thésée avait abandonné Ariane.

Ariane donna six enfants à Dionysos: c’était autant de clans ou de tribus nouvelles. Parties de Crète d’où le vin, dont leur père était le dieu, tire son nom qui, en ces temps-là, se disait « oinos ».

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Un peu plus tard, Dionysos plaça la couronne nuptiale d’Ariane parmi les étoiles. C’est « La couronne Boréale » que l’on appelle aussi « couronne crétoise ».

Ariane qui signifie « la très pure » est la femme, l’amie, l’amante, l’épouse et la mère. Au même instant. « Ariane … est la danseuse par excellence », trouve-t-on dans « La danse de Nietzsche », le livre de Béatrice Commengé (éditions Gallimard L’infini).

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Ariane dansa dans le labyrinthe de Cnossos: le labyrinthe était constitué d’un dallage qui indiquait la place des danseurs. Au cours de cette danse rituelle, malheur à celui ou celle qui ne suivait pas le bon chemin. Ariane, « très pure » était « parfaite » dans cet exercice.

Elle est la danse elle-même. Comme Dionysos fit de celle-ci, comme du vin, son plaisir, son art. A la danse et au vin pendant plusieurs siècles on rendit toutes sortes de cultes qu’on n’imagine pas aujourd’hui. Et dont la description ferait sans doute prendre leur auteur pour « demeuré ».

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Le vrai mystère: ce qui empêche Ariane de tomber sur les dalles du labyrinthe quand elle danse.

Elle doit, pour suivre le bon chemin, pour suivre « le fil » de la musique et celui de son propre destin et de sa vie, s’élever jusqu’à la voûte des étoiles.

Comment ce miracle est-il donc possible?

Est-ce grâce à la force de ses muscles et de son corps? Est-ce grâce à sa souplesse, à son bon appui? Est-ce grâce à « son désir d’envol »?

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Dans les mots de Zarathoustra et de Dionysos dont il est l’une des figures possibles, se trouve la réponse. C’est dans la joie, dans son sentiment de joie, d’épouse: d’amante, d’amie, de soeur et de mère donc qu’Ariane devient « danseuse ». Son « mystère » c’est qu’elle se « sent vivante ».

La conquête d’un équilibre toujours menacé et toujours reconquis comme dans le labyrinthe, tel est le propre de la danse, le propre de la vie.

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Zarathoustra a dit avec Nietzsche: « A qui les hommes doivent-ils le spasme de la joie de leur délivrance? A leur corps et à cette terre. »

C’est l’invisible qui est en nous qu’Ariane et la danse nous révèlent. Qu’ils nous font apercevoir, parfois. Toujours.



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