Les mystères de la danse: Ariane, le corps et la terre 3 novembre
En ces temps que l’on peut faire remonter à quelques quinze siècles (?) plus tôt que la naissance de « notre époque », Dionysos aperçu à peine Ariane. Il l’épousa aussitôt.
C’était à Naxos. Thésée avait abandonné Ariane.
Ariane donna six enfants à Dionysos: c’était autant de clans ou de tribus nouvelles. Parties de Crète d’où le vin, dont leur père était le dieu, tire son nom qui, en ces temps-là, se disait « oinos ».
Un peu plus tard, Dionysos plaça la couronne nuptiale d’Ariane parmi les étoiles. C’est « La couronne Boréale » que l’on appelle aussi « couronne crétoise ».
Ariane qui signifie « la très pure » est la femme, l’amie, l’amante, l’épouse et la mère. Au même instant. « Ariane … est la danseuse par excellence », trouve-t-on dans « La danse de Nietzsche », le livre de Béatrice Commengé (éditions Gallimard L’infini).
Ariane dansa dans le labyrinthe de Cnossos: le labyrinthe était constitué d’un dallage qui indiquait la place des danseurs. Au cours de cette danse rituelle, malheur à celui ou celle qui ne suivait pas le bon chemin. Ariane, « très pure » était « parfaite » dans cet exercice.
Elle est la danse elle-même. Comme Dionysos fit de celle-ci, comme du vin, son plaisir, son art. A la danse et au vin pendant plusieurs siècles on rendit toutes sortes de cultes qu’on n’imagine pas aujourd’hui. Et dont la description ferait sans doute prendre leur auteur pour « demeuré ».
Le vrai mystère: ce qui empêche Ariane de tomber sur les dalles du labyrinthe quand elle danse.
Elle doit, pour suivre le bon chemin, pour suivre « le fil » de la musique et celui de son propre destin et de sa vie, s’élever jusqu’à la voûte des étoiles.
Comment ce miracle est-il donc possible?
Est-ce grâce à la force de ses muscles et de son corps? Est-ce grâce à sa souplesse, à son bon appui? Est-ce grâce à « son désir d’envol »?
Dans les mots de Zarathoustra et de Dionysos dont il est l’une des figures possibles, se trouve la réponse. C’est dans la joie, dans son sentiment de joie, d’épouse: d’amante, d’amie, de soeur et de mère donc qu’Ariane devient « danseuse ». Son « mystère » c’est qu’elle se « sent vivante ».
La conquête d’un équilibre toujours menacé et toujours reconquis comme dans le labyrinthe, tel est le propre de la danse, le propre de la vie.
Zarathoustra a dit avec Nietzsche: « A qui les hommes doivent-ils le spasme de la joie de leur délivrance? A leur corps et à cette terre. »
C’est l’invisible qui est en nous qu’Ariane et la danse nous révèlent. Qu’ils nous font apercevoir, parfois. Toujours.
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