Ces choses que je voulais dire… (James Sallis et Bessie Smith)

striptease.jpg

Il est des mots qui semblent, parfois, n’avoir nul besoin de commentaires: c’est quand ils se suffisent à eux-mêmes, quand ils disent ce qui fait la souffrance, la douleur, la joie, la vie…

Ceux-ci sont extraits d’un roman que l’on dit policier dont l’auteur est James Sallis. La musique est celle de Bessie Smith.

 

« …

- Je vais d’abord rattraper le sommeil en retard. Ensuite, je verrai.

- Bon, alors je ne t’appellerai pas. Au revoir.

Elle s’est penchée et a effleuré ma joue avec la sienne. Je me suis demandé comment ce serait sans elle. C’était un peu comme essayer d’imaginer le monde sans arbres ni nuages.

stella8.jpgstella8.jpgstella8.jpgstella8.jpg

J’ai versé du brandy dans un verre à thé, en fixant l’œil rouge et clignotant du répondeur. J’ai mis Bessie Smith et mon corps s’est balancé au rythme de sa voix pleine de promesses : le blues du lit vide, les neuf jours de spleen, la maison pleine de fantômes, la soif et la faim. Chaque note, chaque mot, semblait arraché, avec la plus grande difficulté, du plus profond de moi-même. 

stella11.jpgstella11.jpgstella11.jpgstella11.jpg

Un peu plus tard, allongé auprès d’elle, je voulais lui demander de ne pas me quitter, de ne pas repartir. Je voulais lui dire que les moments passés avec elle étaient les meilleurs que j’eusse connus, qu’à travers elle, je me sentais rattaché à l’humanité, au monde dans son ensemble, comme jamais auparavant ; qu’elle m’avait sauvé la vie, que je l’aimais. Il y en avait tant, des choses que je voulais lui dire et n’avais jamais dites, ne lui dirais jamais. » (1)

 stella7.jpgstella7.jpgstella7.jpgstella7.jpg

 (1) James Sallis « Le Faucheux » (Folio policier/Gallimard) (1)

stella16.jpgstella16.jpg

Ce texte est un montage constitué dans le désordre d’extraits du livre cité.

jimsaug07.gif

(James Sallis)

La musique de Bessie, impératrice du blues, est ici:

http://www.musicme.com/Bessie-Smith/albums/Bessie-Sings-The-Jazz-3700368423578.html?play=10

smith.gifsmith.gifsmith.gif

(Bessie Smith)



« The way you look tonight » ou photographie, littérature et musique quand elles sont indissociables

12.jpg 

 

« The way you look tonight » c’est le titre d’un « tube » de Fred Astaire qu’il chante à Ginger Rogers dans le film « Sur les ailes de la danse ».

C’est une musique de Jerome Kern et des paroles de Dorothy Fields. C’est l’Oscar de la meilleure chanson originale en 1937.

imagescau7cz7q.jpgimagescau7cz7q.jpg

C’est l’origine d’intenses moments avec Billie Holiday, Peggy Lee, Ella Fitzgerald, Franck Sinatra, les Jazz Messengers.

C’est désormais le titre d’un superbe livre, d’un livre précieux à tous nos sens. Un livre doublement signé d’Alain Gerber pour le texte et du photographe Yves Dorison. Pour ce qui est bien plus que des illustrations et même bien davantage que des images comme semble le dire le titre de cette nouvelle page.

Les textes et les photographies sont indissociables. Non pas que l’on ne puisse les séparer. On pourrait même concevoir – ce qui serait un comble, mais ce qui serait tout à fait possible tant leurs puissances évocatrices, créatrices se suffisent sans doute – qu’ils pourraient constituer deux livres: photographies seules d’un côté, textes de l’autre: et notre bonheur serait entier.

5497big.jpg5497big.jpg5497big.jpg5497big.jpg

Textes et photographies pourtant ici s’entremêlent, s’enlacent, et constituent ainsi, comme au-delà de leurs apparences premières, un tout.

C’est là chose rare. On connaît les « légendes » qui nous disent plus ou moins ce que les images ne sauraient montrer ou signifier à elles seules, on connaît les photographies qui illustrent un texte, un livre.

Nous sommes ici au-delà de tout ça.

Au-delà ou en-deçà. Car sans doute c’est revenant à la source, par une sorte de retour amont et seulement ainsi que l’on peut réussir ce tour de force.

Quelle est alors la source qui peut permettre à quelques inventeurs d’être ainsi plus perpsicaces que d’autres?

Cela est peut-être bien un mystère et doit alors le rester… il suffit de se laisser emporter comme un amoureux par le regard qui, comme si c’était du fond de la nuit, l’éclaire et le fait vivre.

billie20holidaya.jpgbillie20holidaya.jpgbillie20holidaya.jpgbillie20holidaya.jpg

Le lien ici vous permettra de commencer à entrer dans cet univers singulier et qui, pourtant, n’est fait que de partages et d’échanges. Indissociables.

thewayyoulooktonight.pdf

si vous souhaitez acquérir ce livre vous pouvez le faire (presque) d’un seul clic: http://fr.blurb.com/bookstore/detail/2077836

Il est sans doute inutile de préciser que les illustrations de l’article de ce blog ne sont pas d’Yves Dorison.

Mais il s’agit bien, avec le lien ci-dessous, de « The way you look tonight »:

http://www.musicme.com/Compilation/Cabu-Jazz-Masters—Une-Anthologie-1952—1955-0884463095595.html?play=03

Vous le trouverez ici, enregistré par Stan Getz.



Il était une fois... |
célia dojan |
marietheresedarcquetassin |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blog de Lyllie
| RETOUR CHARIOT, par Pierre ...
| meslectures14