Pourquoi nous allons vers l’abîme

 

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« L’histoire du monde maintenant, c’est l’histoire de l’écart de la vie réelle des gens, qui continue, et des entités qui fonctionnement, qui ont pris la direction du gouvernement du monde, et qui fonctionnent d’elles-mêmes et par elles-mêmes: entité économique, entité financière. et cet abîme se creuse davantage, conduisant sous yeux l’humanité à une sorte d’abîme.

Ce sont les aveugles de Breugel qui vont au précipice, parce qu’ils n’ont pas compris ou pas voulu comprendre, et que toutes les théories économiques ont écarté les thèses de Marx, sans comprendre que leur fondement était plus que jamais présent et agissant dans le monde moderne.

La délocalisation, l’élimination des normes, tout cela ce sont des choses qui signifient métaphysiquement, pour l’homme, un univers qui le barre, où il n’est plus pris en compte, donc un univers de folie et de destruction… »

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Ce texte intitulé « Sur Marx », écrit en 1996 par Michel Henry, est publié aujourd’hui dans « Phénoménologie de la vie V » (Presses Universitaires de France, collection Épiméthée)

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« Les avantages de la vieillesse et de l’adversité » essai sur Jean-Jacques Rousseau par Jérôme Thélot

 

Voici un livre qui devrait nous rassurer. Rassurer tous les hommes (et toutes les femmes cela va de soi – si on veut l’écrire ainsi). Tous ceux qui craignent le « naufrage » de la vieillesse, eux qui sont – si l’on en croit la démographie de la France et de maints pays réputés, il y a peu encore, être  -« riches » –  de plus en plus nombreux.

« Les avantages de la vieillesse et de l’adversité » sous-titré « essai sur Jean-Jacques Rousseau » est signé de Jérôme Thélot et publié chez Encre-Marine/Les Belles Lettres.

 

Voici donc un ouvrage essentiel. Parce qu’il nous éclaire sur nous-mêmes. Sur Jean-Jacques Rousseau bien sûr, sur la fin de son œuvre et de sa vie plus particulièrement. Mais par là sur toute sa pensée, sur ce qui la fonde et sur ce qu’elle nous dit, à chacun de nous – pour notre propre vie – avec une force, une puissance, une intelligence qui font de cet écrivain, si étudié, si raillé aussi, l’un des philosophes les plus importants qu’il puisse nous être donné de rencontrer. Si l’on veut bien, sur les pas de Jérôme Thélot, suivre ceux de Rousseau. En le lisant comme le fait l’auteur, comme il nous y invite, grâce à lui, avec lui, avec une intelligence extrême, avec un regard aigu, une sensibilité aussi, essentielle sans doute à cette même compréhension.

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Que Jean-Jacques Rousseau fut persécuté, nous le savons. Il nous l’a dit maintes fois. Et, devenu vieux, il le fut plus encore qu’auparavant. La vieillesse semblerait ainsi se doubler d’une adversité, de toutes les adversités possibles. Pourtant, Jean-Jacques Rousseau vécu la fin de sa vie comme une renaissance, un commencement second comme l’écrit Jérôme Thélot. Et, au travers de trois épisodes de sa vie l’auteur nous montre le sens de la vieillesse, ce qu’elle nous dit du monde et, plus fondamentalement, ce qu’elle nous dit de nous-mêmes et de la vie tout entière.

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Et l’on verra que la fin de la vie est ici un commencement. Ou plutôt un recommencement. Quelque chose que l’on pourrait dire « une renaissance ». Comme la connaissance de tout commencement, de toute origine, de toute vie vivante, de « l’état de nature » aussi bien. Rousseau se trouve, en ce temps-là de son existence, en une sorte « d’aujourd’hui » permanent, hors du temps et de la chronologie, avant toute étape de la vie, la vieillesse ayant cette sorte d’avantage extraordinaire de nous placer avant toute temporalité, là où l’existence trouve son origine. Et « il s’ensuit qu’il peut cesser d’écrire, et qu’il cesse en effet (…, car) il sait qu’il a non seulement vécu mais recommencé de vivre, libre de honte et de vengeance, ressuscité des remords » (pp 130,131)

 

Parce qu’il décrit cette expérience et qu’il dévoile ainsi la pensée, la philosophie la plus profonde, intime et réfléchie de Rousseau, Jérôme Thélot signe un livre singulièrement important. Parce qu’il dit de Rousseau l’essentiel (non pas qu’il en ferait en quelque sorte la synthèse mais qu’il en dit le génie, souvent inaperçu, incompris, mal saisi) et encore davantage là même où il désigne à ses lecteurs, à chacun d’entre nous – férus, familiers de philosophie ou non, à nous tous donc – ce que nous sommes, « des hommes simples », simplement des hommes.



Avant Hopper: Vilhelm Hammerstoi

 

 

 

L’article consacré ici même à deux « précurseurs » français d’Edward Hopper, Valloton et Borgeaud, doit être complété par ces quelques images « empruntées » au grand peintre danois Vilhelm Hammerstoi (1864-1916), relativement méconnu en France.

Si la palette d’Hammerstoi n’est pas celle de Hopper, les sujets en sont proches et dans une certaine mesure ils disent des choses voisines et évoquent des rêves analogues. Comme Valloton et Borgeaud il est évident que Hammerstoi était emprunt de culture « réformiste ».

 

 

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Dans la lumière d’Edward Hopper: « La maison d’Hannah et autres fictions »

 

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Marshall’s house 1932

 

La maison d’Hannah est un livre composé de vingt fictions inspirées par vingt tableaux d’Edward Hopper comme autant d’ « histoires » inventées par l’auteur, au-delà des personnages et des paysages de ces toiles.

 

Malgré ce qu’ils montrent, ce qu’ils représentent, les tableaux de Hopper nous en disent beaucoup plus que ce qu’ils semblent nous faire voir. C’est pourquoi ils provoquent de façon si saisissante l’imaginaire de chacun d’entre nous.

Dans la lumière d'Edward Hopper:

Et, si ces « histoires » ne sont pas vraiment celles du peintre, elles sont cependant celles d’un spectateur qui, grâce à lui, invente de nouveaux mondes, parfois obscurs mais toujours épris de lumière, et qui tente de les offrir à son tour au lecteur comme des univers à partager.

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La maison d’Hannah et autres fictions est désormais disponible aux éditions Alter Ego. Si nécessaire on peut le commander directement à l’éditeur 3, rue Elie Danflous 66400 Céret en joignant un chèque de 18,50 €.

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La première présentation de ce livre par Michel Arcens aura lieu le 13 juin à 11h au Musée d’Art Moderne de Céret (Pyrénées-Orientales) avec le pianiste Fabrice Panayot et l’écrivain et journaliste Serge Bonnery, puis le 18 juin à 18h à la librairie Torcatis, rue Mailly à Perpignan. Le lendemain à 20h au cinéma « Castillet » à Perpignan, sera projeté à l’occasion de la parution de ce livre le film de Gustav Deutsch « Shirley, un voyage dans la peinture d’Edward Hopper ».

(La maison d’Hannah est signé par l’auteur de ce blog.)

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